Quel bilan Blooming pour 2024 ? Quel horizon pour 2025 ?
Les réponses de Kevin Mozas, cofondateur de Blooming.
Alors, Kevin, que s’est-il passé en 2024 pour Blooming ?
L’année 2024 a été riche en accomplissements pour Blooming. Nos accompagnements des acteurs de l’économie se sont diversifiés, tant par la nature des missions que par les secteurs de nos clients. Cela reflète une réalité simple : Tous les acteurs et secteurs sont concernés par la perte de biodiversité, que ce soit en l’impactant ou en dépendant de ses services. Chaque organisation avance à son propre rythme, en fonction de ses enjeux et contraintes, auxquels nous adaptons notre métier de conseil.
D’accord, mais concrètement ?
Concrètement, nous avons accompagné des entreprises de secteurs très variés, allant de l’énergie à l’agroalimentaire, en passant par la production de biens de consommation, sans oublier les sociétés de gestion et d’investissement.
Pourquoi font-elles appel à Blooming ?
L’objectif général est de comprendre leurs liens avec la biodiversité et d’identifier ce qu’elles peuvent faire pour répondre à leurs enjeux en termes d’impacts, de dépendances et de risques. Le déclencheur peut varier. Par exemple, certaines entreprises souhaitent faire reconnaitre leurs engagements. Nous les accompagnons alors dans des démarches volontaires comme le montage de leur candidature au programme « Entreprises engagées pour la nature », piloté par l’Office Français de la Biodiversité. Ce programme, qui gagne en importance, est devenu un indicateur de performance de la Stratégie Nationale Biodiversité (SNB 2030), ce qui en fait une démarche stratégique. En 2024, nous avons également été parmi les quelques sociétés de conseil (on les compte sur les doigts d’une main) référencées par la région Grand Est, permettant d’accompagner les entreprises du territoire dans leurs démarches biodiversité, avec 50% de subvention à la clé. Un déclencheur non négligeable !
Certaines entreprises sont-elles incitées par des obligations réglementaires ?
Tout à fait. Lorsqu’on parle de réglementations, la CSRD (Directive européenne sur le reporting de durabilité des entreprises) est souvent au premier plan et concerne les entreprises au-delà d’une certaine taille . Sa norme dédiée à la biodiversité (ESRS E4), bien qu’exigeante, est centrale car elle met en lumière l’ensemble des autres normes environnementales. C’est un atout méthodologique majeur. Pour nos clients, nous avons conçu un programme d’accompagnement CSRD Biodiversité spécifique à l’ESRS E4, qui inclut à la fois des formations et la rédaction des obligations de divulgation. Nous pouvons également concentrer nos interventions sur l’évaluation de la double matérialité biodiversité, pour laquelle nous avons créé un guide méthodologique dédié. En plus de cela, nous aidons nos clients à définir des politiques, des plans d’actions et des objectifs liés à la biodiversité. Parfois, nous intervenons a posteriori pour challenger les politiques déjà mises en place de manière autonome. Notre regard d’expert, bienveillant et constructif, est alors un atout pour affiner leurs stratégies.
La double matérialité biodiversité, ce n’est pas un peu compliqué ?
Disons que l’impératif de considérer l’ensemble de sa chaîne de valeur et les différents sous-thèmes de l’ESRS E4 nécessite de combiner des outils spécifiques et des connaissances approfondies. Pour l’amont (scope 3), nous mobilisons par exemple le GBS (Global Biodiversity Score), qui permet d’objectiver les impacts liés aux approvisionnements. Pour les impacts directs (scope 1), nous réalisons des évaluations qualitatives et utilisons des outils cartographiques adaptés.
Et les acteurs financiers dans tout ça ?
Ils jouent un rôle absolument central pour une transition efficace. Nous les accompagnons en leur apportant des éclairages sur leurs impacts et dépendances vis-à-vis de la biodiversité à travers leurs portefeuilles d’actifs. L’objectif est de mieux comprendre les risques de transition et les risques physiques liés à la biodiversité. Nous les conseillons également dans la définition de stratégies biodiversité, ce qui leur permet au passage de répondre aux exigences de l’article 29 de la loi Énergie-Climat.
Et pour contribuer à la création d’impacts positifs pour la biodiversité, une solution ?
Nous avons à cœur d’amener les entreprises à réduire leurs impacts négatifs tout en contribuant à des impacts positifs. C’est pourquoi nous avons créé un fonds de dotation, Terra Blooming, qui permet aux entreprises de cofinancer, via le mécénat, des projets de restauration d’écosystèmes. Ce dispositif, sans but lucratif, est à la disposition des acteurs économiques souhaitant agir pour la nature.
Quels sont les retours de vos clients ?
La satisfaction de nos clients est une priorité absolue. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre une bonne volonté pour la biodiversité à cause d’un accompagnement décevant. Cela n’arrive donc pas ! Pour chaque mission, nous demandons à nos clients de nous évaluer et publions, avec leur accord, leurs retours sur notre site web.
Vos plans pour 2025 ?
Nous devons voir plus grand et plus large. Élargir notre vision aux enjeux Nature pour intégrer pleinement les interconnexions entre les phénomènes environnementaux. Remonter les chaînes de valeur pour réduire les impacts à la source, transformer les sites d’entreprises, et accompagner un plus grand nombre d’acteurs, qu’ils soient publics ou privés. Et leur faire bénéficier de dispositifs d’aides pour se lancer, tel le nouveau Diag Biodiversité de Bpifrance.
L’année 2025 promet d’être riche en projets. Stay tuned !
