Mesurer l’empreinte biodiversité de son entreprise avec le Global Biodiversity Score

Le changement climatique et la perte de la biodiversité sont les deux menaces majeures, identifiées par les scientifiques, que l’humanité exerce sur notre planète.

Depuis plusieurs années l’enjeu climatique occupe le devant de la scène politique, médiatique, mais également économique, avec notamment la méthode Bilan Carbone® développée par l’ADEME. Cet outil permet de mesurer l’empreinte liée aux émissions de gaz à effet de serre d’une entreprise sur l’ensemble de sa chaîne de valeur. Réaliser ce bilan est devenu une obligation règlementaire pour les entreprises françaises de plus de 500 salariés.

L’enjeu de la perte de biodiversité, de son côté, a longuement pâti d’un manque de considération, avant de bénéficier d’un regain d’attention ces dernières années, à force d’avertissements de la communauté scientifique.

Afin de pouvoir donner aux entreprises la même capacité d’action que pour l’enjeu climatique, CDC Biodiversité a développé un outil dédié à la mesure de l’empreinte biodiversité des entreprises : le Global Biodiversity Score®.

Qu'est ce que le GBS ?

Le Global Biodiversity Score® (GBS), est un outil à portée internationale développé par CDC Biodiversité sur des bases scientifiques solides et en coopération étroite avec un ensemble d’entreprises et d’institutions financières, afin d’en assurer l’efficacité dans un contexte d’entreprises. Après cinq années de développement, l’outil est pleinement opérationnel tout en gardant sa capacité à constamment évoluer et se renforcer.

Le GBS s’adresse aux entreprises de tous secteurs d’activités, aux institutions financières, et bientôt aux collectivités. À l’instar du Bilan Carbone®, il permet de modéliser et de mesurer de manière chiffrée la contribution des activités d’une entreprise à la perte de biodiversité.

L’outil est ainsi utilisé par les entreprises qui souhaitent :

  • mesurer leurs impacts sur la biodiversité tout au long de leur chaîne de valeur avec une métrique dédiée, la MSA.m²,
  • établir des feuilles de routes associées à des objectifs chiffrés pour réduire leurs impacts sur la biodiversité et s’aligner avec les objectifs nationaux et internationaux,
  • alimenter le volet biodiversité de leurs reportings extra-financiers, avec des indicateurs agrégés.

Pourquoi mesurer son empreinte biodiversité ?

Les performances RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) sont aujourd’hui un critère décisif pour les entreprises, conditionnant entre autres leur capacité à réussir sur leurs marchés. Elles sont devenues un fondement de leur attractivité, de leur image de marque, et de leur performance économique et financière.

Les performances RSE trouvent un écho fort auprès des parties prenantes, qui jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des organisations, et qui attendent des engagements concrets de leur part. Aujourd’hui, les entreprises n’hésitent pas à écarter, un fournisseur, un client, un distributeur ou un partenaire, lorsque leurs exigences RSE ne sont pas respectées.

Au même titre que le climat, la biodiversité devient également un critère essentiel pour les investisseurs dans leurs choix d’investissements et dans leur gestion d’actifs, au travers notamment des critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance).

Le contexte règlementaire en matière de reporting biodiversité continue par ailleurs à se renforcer par le travail du législateur, que ce soit au niveau national avec l’
Article 29 de la loi Energie Climat, ou au niveau européen avec la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). L’apparition et la multiplication ces dernières années de cadres nationaux et internationaux de préservation de la biodiversité poussent les entreprises à se saisir du sujet.

Au niveau français encore, le Plan Biodiversité mis en place en 2018 par le Ministère de la Transition Écologique, ouvre sans ambiguïté la porte à une généralisation pour les entreprises de la mesure de leur empreinte sur la biodiversité.

À l’échelle internationale, la COP15 Biodiversité, qui aura lieu en décembre 2022 à Montréal, viendra construire le nouveau cadre mondial en matière de protection de la biodiversité, définissant des objectifs à 2030 et 2050, sur lequel s’appuieront les stratégies nationales, amenées à exiger des entreprises le chiffrage de leurs impacts sur la biodiversité;

COP15 Biodiversité

Affiche officielle de la COP 15 Biodiversité – source : twitter @UNEP_Français

Comment fonctionne le GBS ?

Tout comme le Bilan Carbone® et son unité de mesure la tonne équivalent carbone (teqCO2), le GBS utilise une métrique scientifique dédiée, la MSA.m² (MSA : Mean Species Abundance, abondance moyenne des espèces).

Un MSA.m² représente le fait d’avoir converti un mètre carré d’un espace naturel non perturbé (par exemple une forêt vierge) en un espace totalement artificialisé et sans vie (par exemple un parking goudronné).

Une évaluation d’empreinte biodiversité avec l’outil GBS nécessite une collecte de données auprès de l’entreprise évaluée. Les informations collectées sont des données de consommations, d’émissions, d’emprises foncières, etc., qui sont ensuite converties en pressions et impacts sur la biodiversité, en s’appuyant sur une méta-base de données scientifiques. En l’absence de données précises, un calcul par défaut évalue les impacts à partir de données financières (achats et chiffres d’affaires).

Data GBS Global Biodiversity Score

Schéma hiérarchique des différentes données utilisées pour un GBS – source : CDC Biodiversité

L’évaluation de l’empreinte biodiversité se décompose selon les mêmes périmètres, appelés « Scopes », qu’un Bilan Carbone, autorisant ainsi leur complémentarité :

  • Scope 1 : opérations directes
  • Scope 2 : achats d’énergie, autre que les combustibles, notamment l’électricité
  • Scope 3 : impacts indirects, exercés sur la chaîne de valeur amont et aval de l’entreprise mais sans être sous le contrôle direct de celle-ci.

Exemple de représentation des scopes pour une entreprise forestière – source : CDC Biodiversité

Le GBS génère des impacts chiffrés sur 4 des 5 pressions majeures exercées sur la biodiversité terrestre et aquatique (eau douce) : le changement d’usage des sols, la surexploitation des ressources, le changement climatique et les pollutions. Les espèces exotiques envahissantes et la biodiversité marine ne sont pas encore intégrées au GBS.

Un outil pouvant alimenter la démarche Science Based Target for Nature

Afin de structurer leurs stratégie biodiversité, mettre en place des cibles basées sur des données scientifiques et s’aligner avec des objectifs internationaux, les entreprises peuvent suivre des cadres méthodologiques conçus à cet effet.

L’un d’eux est le SBTN (Science Based Target for Nature), une méthode permettant la définition d’objectifs basés sur la science afin de réduire les pressions exercées sur la nature.

À ce titre, le GBS permet de répondre à plusieurs étapes de cette méthodologie.

Déroulement d'une mesure d'empreinte biodiversité avec le GBS

Pour réaliser une mesure d’empreinte biodiversité avec l’outil GBS il est nécessaire de suivre les étapes suivantes :

  1. La définition du périmètre d’évaluation
  2. La détermination des enjeux principaux
  3. La collecte et le traitement de données
  4. L’analyse quantitative
  5. L’interprétation et l’analyse qualitative
  6. Les recommandations et la feuille de route

Afin de mener leur mesure d’empreinte, les entreprises peuvent être accompagnées par un organisme agréé par CDC Biodiversité et disposant de la licence GBS, à l’instar de Blooming.

Combiner la mesure d'empreinte biodiversité au bilan carbone

Les données nécessaires à la réalisation du bilan carbone et de la mesure d’empreinte biodiversité étant en partie communes, il est intéressant pour les entreprises de combiner les deux démarches, que ce soit pour un premier bilan carbone ou dans le cadre d’une mise à jour de celui-ci.

Au-delà de la mutualisation des données collectées, cette approche simultanée vise à dégager des conclusions et recommandations intégrant les deux enjeux, climat et biodiversité, renforçant ainsi leur pertinence réciproque et donc leur portée. Certains acteurs du marché, à l’image de Blooming, proposent déjà des offres spécifiques permettant une approche coordonnée de mesure d’empreinte biodiversité et climat.

Vous souhaitez en savoir plus sur le Global Biodiversity Score® (GBS) ou vous engager dans l’évaluation de l’empreinte biodiversité de votre entreprise ?
Contactez l’équipe Blooming !